Tout / tous le monde la méprise / méprisent la rue Paille. S’est / C'est / Ces là que la jeunesse du bourg ce / se débauche. S’est / C'est / Ces là surtout que la mer déverse ces / c’est / ses immondices, ces / c’est / ses chats mort / morts est / et ces / c’est / ses chiens crevaient / crever / crevés. Car la rue débouche sur la plage, est / et la plage ne suffit pas a / à la rage écumante de la mer / mère. Une détresse cette plage elle aussi, avec son / sont tas d' ordure / ordures pourrissant, ses / s’est / c'est / ces croupes furtives qui ce / se soulage / soulages / soulagent, est / et le sable est noir / noire, funèbre, on / ont a / n'a jamais vu / vue / vuent un sable si noir / noire, est / et l'écume glisse dessus en glapissant, est / et la mer la frappe à grands cous / coûts / coups de boxe, ou / où plutôt la mer est un gros chien qui lèche est / et mort / mord / mors la plage aux jarrets, est / et à force de la mordre elle finira par la dévorait / dévorée / dévorer, bien sûr / biensûr, la plage et la rue Paille avec. Au bout du petit matin, le vent de jadis qui s'élève, des fidélités / fidélitées / fidéliter trahies / trahit / trahis, du devoir incertain qui ce / se dérobe et cette / cet / sept autre petit matin d'Europe...
Aimé Césaire, Cahier d’un retour au Pays natal, 1939.
Aimé Césaire, Cahier d’un retour au Pays natal, 1939.