DANS L'ASCENSEUR : DESCENTE
Un Blanc entre
au 17e étage.
Il est vieux, gras et porte
de coûteux vêtements.
Je lui dis bonjour / Me montre amical.
"Salut", il me fait.
Puis, avec beaucoup d'attention, il observe
comment je suis habillé
Moi, mes vêtements ne m'ont pas coûté cher.
Je suis persuadé que sa chaussure gauche
coûte plus que tout ce que je porte sur moi.
Alors, il ne daigne plus m'adresser
la parole
Je crois qu'il ne se rend pas bien compte
que c'est vraiment la descente, et que,
quelques milliers d'années après notre mort,
nos vêtements ne sont plus.
Tandis que nous descendons en silence
et sortons au rez-de-chaussée,
il est persuadé que c'est là que nos chemins vont se séparer.
( Tokyo, le 4 juin 1976 )
Richard BRAUTIGAN, Journal Japonais, 1976.
Un Blanc entre
au 17e étage.
Il est vieux, gras et porte
de coûteux vêtements.
Je lui dis bonjour / Me montre amical.
"Salut", il me fait.
Puis, avec beaucoup d'attention, il observe
comment je suis habillé
Moi, mes vêtements ne m'ont pas coûté cher.
Je suis persuadé que sa chaussure gauche
coûte plus que tout ce que je porte sur moi.
Alors, il ne daigne plus m'adresser
la parole
Je crois qu'il ne se rend pas bien compte
que c'est vraiment la descente, et que,
quelques milliers d'années après notre mort,
nos vêtements ne sont plus.
Tandis que nous descendons en silence
et sortons au rez-de-chaussée,
il est persuadé que c'est là que nos chemins vont se séparer.
( Tokyo, le 4 juin 1976 )
Richard BRAUTIGAN, Journal Japonais, 1976.