Il pleuvait toujours.
L'inondation s'étendait.
Le fleuve prenait des allures de lac, de mer intérieure. Nous étions dans les parages de sa source. C'était une plaine immense, entièrement submergée. Des forêts entières étaient sous l'eau. Des îles touffues allaient à la dérive. Des champs de riz sauvage nourrissaient des millions d'oiseaux. Des canards, des oies, des cygnes d'une grosseur insoupçonnée, caquetaient, se becquetaient, se querellaient. Nous nous laissions déporter avec les troncs morts.
Blaise CENDRARS, Moravagine, 1926.
L'inondation s'étendait.
Le fleuve prenait des allures de lac, de mer intérieure. Nous étions dans les parages de sa source. C'était une plaine immense, entièrement submergée. Des forêts entières étaient sous l'eau. Des îles touffues allaient à la dérive. Des champs de riz sauvage nourrissaient des millions d'oiseaux. Des canards, des oies, des cygnes d'une grosseur insoupçonnée, caquetaient, se becquetaient, se querellaient. Nous nous laissions déporter avec les troncs morts.
Blaise CENDRARS, Moravagine, 1926.