Gan Ku, Tigre, fin du XVIIIe s.

Un jour, alors que je naviguais, je vis au loin une île apparaître. En son centre s’élançait un volcan crachant de la fumée. Sur ses pentes, une forêt dense et verdoyante s’étendait jusqu’à une immense plage d’un sable jaune éclatant comme le Soleil. En m’approchant, je vis un peuple couvert de la tête aux pieds d’argile, de feuilles de palmier, de terre et de plumes multicolores (cette tribu m’effrayait un peu). Ils étaient armés d’arcs couverts, eux aussi, de feuilles de palmier. Ils chassaient de drôles d’oiseaux à plumes vertes, rouges et jaunes.

J’arrivai sur la plage quand tout à coup, un énorme tigre surgissant de la forêt fonça sur le peuple qui ne réagissait pas à sa venue. Je brandis mon arc pour les protéger du danger qui arrivait à grande vitesse et voulus tirer, quand un homme me vit et vint me dire de baisser mon arme.

Par un grand miracle, lui et son peuple comprenaient et parlaient mon langage. Donc, je lui demandai pourquoi et il me répondit que le tigre était sacré chez eux et que si il venait c’était parce qu’il avait faim. De plus si on lui faisait ou voulait lui faire du mal, il déclencherait la colère du volcan. Il m’expliqua aussi qu’à cause de moi, il fallait que la tribu se fasse pardonner en sacrifiant l’un d’entre eux et qu’ils devaient fabriquer un masque de cérémonie.
Ils me montrèrent comment construire leur masque. Il était fait à partir d’une base en tissu gris avec des trous pour laisser passer l’air et il était décoré de sortes d’épingles à nourrices et de petites aiguilles d’os (peut-être des os humains). Il y avait également des chaînes en fer afin qu’il reste bien fixe sur la tête du futur sacrifié au tigre.
Ils choisirent l’homme le plus vieux d’entre eux (ils m’expliquèrent que c’était la tradition sinon le tigre ne leurs pardonnerait pas), puis, ils enfoncèrent un grand poteau de bois sec dans le sable entouré par des brindilles sèches. Ils attachèrent le vieil homme au pieu et allumèrent le feu.
Quelques minutes plus tard, ils éteignirent les flammes et déposèrent le corps encore fumant du mort au pied du volcan, là où se trouvait la grotte du tigre.
Plus tard, je vis le tigre s’approcher du corps, le sentir et le manger puis rentrer dans sa tanière.

Clara, 2018.