À mesure qu’elle chantait, l’ombre descendait des grands arbres, et le clair de lune naissant tombait sur elle seule, isolée de notre cercle attentif. — Elle se tut, et personne n'osa rompre le silence. La pelouse était couverte de faibles vapeurs condensées, qui déroulaient leurs blancs flocons sur les pointes des herbes. Nous pensions être en paradis. — Je me levai enfin, courant au parterre du château, où se trouvaient des lauriers, plantés dans de grands vases de faïence peints en camaïeu. Je rapportai deux branches, qui furent tressées en couronne et nouées d’un ruban. Je posai sur la tête d’Adrienne cet ornement, dont les feuilles lustrées éclataient sur ses cheveux blonds aux rayons pâles de la lune.
(...)
Quand je revins près de Sylvie, je m’aperçus qu’elle pleurait. La couronne donnait par mes mains à la belle chanteuse était le sujet de ses larmes. Je lui offris d’en aller cueillir une autre, mais elle dit qu’elle n’y tenait nullement, ne la méritant pas. Je voulus en vain me défendre, elle ne me dit plus un seul mot pendant que je la reconduisais chez ses parents.
Gérard de Nerval, Sylvie, 1856.
_________________________________
Justifications :
Se tut : c'est le verbe se taire, au passé simple, à la troisième personne du singulier (elle).
Condensées : c'est le participe passé du verbe condenser ; il est épithète du nom vapeurs, avec lequel il s'accorde (féminin singulier)
Se trouvaient : c'est le verbe se trouver à l'imparfait de l'indicatif, à la troisième personne du pluriel ; son sujet (inversé) est des lauriers, plantés dans de grands vases de faïence peints en camaïeu.
Nouées : c'est le participe passé du verbe nouer ; il est épithète du nom branches, avec lequel il s'accorde (féminin pluriel)
Posai : c'est le verbe poser au passé simple, première personne du singulier (je) : on emploie ce temps car il s'agit d'une action unique dans le récit.
(...)
Quand je revins près de Sylvie, je m’aperçus qu’elle pleurait. La couronne donnait par mes mains à la belle chanteuse était le sujet de ses larmes. Je lui offris d’en aller cueillir une autre, mais elle dit qu’elle n’y tenait nullement, ne la méritant pas. Je voulus en vain me défendre, elle ne me dit plus un seul mot pendant que je la reconduisais chez ses parents.
Gérard de Nerval, Sylvie, 1856.
_________________________________
Justifications :
Se tut : c'est le verbe se taire, au passé simple, à la troisième personne du singulier (elle).
Condensées : c'est le participe passé du verbe condenser ; il est épithète du nom vapeurs, avec lequel il s'accorde (féminin singulier)
Se trouvaient : c'est le verbe se trouver à l'imparfait de l'indicatif, à la troisième personne du pluriel ; son sujet (inversé) est des lauriers, plantés dans de grands vases de faïence peints en camaïeu.
Nouées : c'est le participe passé du verbe nouer ; il est épithète du nom branches, avec lequel il s'accorde (féminin pluriel)
Posai : c'est le verbe poser au passé simple, première personne du singulier (je) : on emploie ce temps car il s'agit d'une action unique dans le récit.