Dans les énoncés suivants, relevez les modalisateurs et expliquez l’effet qu’ils produisent. Attention, deux énoncés n’en comportent aucun.
1. Demain, nous gagnons, c’est évident.
On emploie le présent de l'indicatif pour parler d'un événement à venir, comme si ce dernier était déjà en train d'avoir lieu ; la proposition c'est évident appuie cette impression d'assurance.
2. Selon certains commentateurs, le camp adverse célèbrerait déjà sa victoire.
On attribue l'affirmation à des commentateurs, et donc on prend ses distances avec ; le verbe célèbrerait, au conditionnel présent, souligne l'incertitude de l'information.
3. Le parti MOB a remporté le second tour des élections avec 53,6 % des votes.
Pas de modalisation : c'est une information chiffrée, factuelle.
4. Cette tour sera assurément l’édifice le plus haut de la Rive gauche.
L'adverbe de manière assurément renforce le caractère certain de la déclaration.
5. D’après de nombreux experts, il faut craindre que cette construction ne résiste pas aux vents violents : on imagine dès lors les conséquences désastreuses d’une tempête sur la tour.
Là encore, on attribue l'affirmation à d'autres ; mais comme il s'agit d'experts et qu'ils sont nombreux, on s'appuie sur leur autorité (c'est ce qu'on appelle un argument d'autorité. Le verbe falloir, quant à lui, souligne l'obligation d'adhérer à l'affirmation qui suit, tandis que le verbe imaginer invite à se représenter dès maintenant une situation future désastreuse.
6. Nos envoyés spéciaux nous rapportent que des inconnus auraient été vus dans l’enceinte des jardins privés.
Même chose : on fait appel à l'autorité des envoyés spéciaux (qui connaissent la situation et le terrain) ; mais le verbe voir au conditionnel passé, voix passive indique qu'il faut prendre l'information avec prudence.
7. A la 34ème minute de l’enregistrement, un homme en imperméable traverse la pelouse.
Pas de modalisation là encore : c'est une observation factuelle.
8. Cet expert, récemment licencié de l’institut, détiendrait les preuves de ce qu’il nomme « une escroquerie à grande échelle ».
Certes, il s'agit d'un expert là encore, mais l'épithète récemment licencié de l’institut suggère qu'il est potentiellement en conflit avec son ancien employeur, et donc qu'il n'est pas forcément fiable : d'où le conditionnel présent (détiendrait), les guillemets et le ce qu'il nomme qui lui laissent toute la responsabilité de l'information.
9. Vous le savez tous : un capitaine meurt avec sa troupe.
C'est un peu comme les questions rhétoriques : on force les destinataires à reconnaître qu'ils savent quelque chose, comme s'il s'agissait d'une vérité universellement admise, alors que rien ne prouve que ce soit le cas. On déguise en certitude quelque chose qui ne l'est pas.
10. Au rythme effroyable où va la déforestation, on suppose que la forêt primaire pourrait avoir totalement disparu d’ici trente ans.
Je suis sûr que vous les voyez, les modalisateurs :)
1. Demain, nous gagnons, c’est évident.
On emploie le présent de l'indicatif pour parler d'un événement à venir, comme si ce dernier était déjà en train d'avoir lieu ; la proposition c'est évident appuie cette impression d'assurance.
2. Selon certains commentateurs, le camp adverse célèbrerait déjà sa victoire.
On attribue l'affirmation à des commentateurs, et donc on prend ses distances avec ; le verbe célèbrerait, au conditionnel présent, souligne l'incertitude de l'information.
3. Le parti MOB a remporté le second tour des élections avec 53,6 % des votes.
Pas de modalisation : c'est une information chiffrée, factuelle.
4. Cette tour sera assurément l’édifice le plus haut de la Rive gauche.
L'adverbe de manière assurément renforce le caractère certain de la déclaration.
5. D’après de nombreux experts, il faut craindre que cette construction ne résiste pas aux vents violents : on imagine dès lors les conséquences désastreuses d’une tempête sur la tour.
Là encore, on attribue l'affirmation à d'autres ; mais comme il s'agit d'experts et qu'ils sont nombreux, on s'appuie sur leur autorité (c'est ce qu'on appelle un argument d'autorité. Le verbe falloir, quant à lui, souligne l'obligation d'adhérer à l'affirmation qui suit, tandis que le verbe imaginer invite à se représenter dès maintenant une situation future désastreuse.
6. Nos envoyés spéciaux nous rapportent que des inconnus auraient été vus dans l’enceinte des jardins privés.
Même chose : on fait appel à l'autorité des envoyés spéciaux (qui connaissent la situation et le terrain) ; mais le verbe voir au conditionnel passé, voix passive indique qu'il faut prendre l'information avec prudence.
7. A la 34ème minute de l’enregistrement, un homme en imperméable traverse la pelouse.
Pas de modalisation là encore : c'est une observation factuelle.
8. Cet expert, récemment licencié de l’institut, détiendrait les preuves de ce qu’il nomme « une escroquerie à grande échelle ».
Certes, il s'agit d'un expert là encore, mais l'épithète récemment licencié de l’institut suggère qu'il est potentiellement en conflit avec son ancien employeur, et donc qu'il n'est pas forcément fiable : d'où le conditionnel présent (détiendrait), les guillemets et le ce qu'il nomme qui lui laissent toute la responsabilité de l'information.
9. Vous le savez tous : un capitaine meurt avec sa troupe.
C'est un peu comme les questions rhétoriques : on force les destinataires à reconnaître qu'ils savent quelque chose, comme s'il s'agissait d'une vérité universellement admise, alors que rien ne prouve que ce soit le cas. On déguise en certitude quelque chose qui ne l'est pas.
10. Au rythme effroyable où va la déforestation, on suppose que la forêt primaire pourrait avoir totalement disparu d’ici trente ans.
Je suis sûr que vous les voyez, les modalisateurs :)