Il marchait depuis bientôt deux heures dans un champ au milieu de nulle part, et voilà qu’il tomba sur une étrange ville qui s’ouvrait devant lui avec un gigantesque portail rouge en bois, dont les barreaux sonnaient quand on y touchait, avec un son tellement aigu qu’il était à casser les oreilles.
Après l’avoir franchi, trois rues s’ouvraient à lui, très larges avec chacune une couleur dominante différente, une bleue, une jaune et une rouge, les couleurs primaires. Elles avaient des noms étranges comme « Guernica », « La femme qui pleure » et « Tête de femme ».
L’homme prit la direction de la jaune qui était celle du milieu; il s’avança sans trop savoir où aller. Il commença à approcher d’une maison jaune et orange, pas très haute ; la porte d’entrée était ronde avec diverses petites fenêtres de forme géométriques et le toit formait des vagues; sur la façade de la maison il n’y avait aucune plaque avec un numéro, mais un nom absurde. Celle-ci s’appelait « Le rêve ».
Il continua de marcher le long de la rue. Il n’y avait que des maisons identiques à la première. La rue débouchait sur une grande place avec à sa droite la rue bleue et à sa gauche la rue rouge. La place étaient faite en gravillons multicolores avec en son centre une gigantesque statue de marbre. Il s’approcha un peu pour y voir plus clair.
La statue représentait un homme d’un certain âge, habillé d’une chemise. Ses yeux regardaient en direction des rues, avec fierté; il avait un léger sourire qui ne pouvait que renforcer cette idée. Sur sa tête était posé un béret gris, il ne semblait pas avoir de cheveux dessous.
L’homme lui semblait familier, il regarda la plaque et vit un nom : Pablo Picasso, le nom de son père.
Sacha, 2018.