Grand, chauve, les joues creuses, ses lèvres constamment sèches. Le sourcil épais, un regard sévère et noir. Le nez long et mince. Tel était mon patron. Faute de moyens, mes études étaient repoussées à plus tard. Je me retrouvais employée comme femme de chambre à plein temps. Je logeais dans la partie est du grand manoir que sa famille possédait depuis plus de deux siècles. Chaque matin les tâches fusaient. Je n’étais plus femme de chambre mais bonne à tout faire !
Je repassais le linge sale, changeais les draps des neuf chambres, servais le petit déjeuner. Je passais aussi l’aspirateur dans le grand salon puis dans le salon vert et dans l’antichambre. Je fournissais un travail minutieux et y passais de longues heures…. Le midi et le soir je mangeais avec mes collègues : Paul, le majordome, Marie et Sya, les cuisinières et bien d’autres encore. Un soir de décembre aux alentours du 25, le patron rentrait d’un dîner d’affaire. Il venait de conclure un gros contrat et la soirée avait été bien arrosée. Je nettoyais les couteaux de la ménagère lorsqu’il entra avec fracas dans la pièce. Ivre mort, il se mit à hurler tout en me frappant :
« Sale garce, tu voulais me tuer, hein ! Avec tes maudits couteaux ! Tu vas payer ! »
Il me giflait de plus en plus fort. Paul déboula dans la pièce et retint l’ivrogne.
J’étais choquée, je saignais, mon poignet était sûrement cassé.
Deux jours après l’accident j’étais renvoyée. Sur ma lettre de licenciement on pouvait lire « travail trop souvent bâclé »… A 21 ans j’étais à la rue et mendiais. J’avais entendu dire une mère à son fils :
« Tu vois Antoine, si tu ne fais rien et que tu ne travailles pas tu finiras comme elle ! »
Cassandre Duchamp (4°4).
Je repassais le linge sale, changeais les draps des neuf chambres, servais le petit déjeuner. Je passais aussi l’aspirateur dans le grand salon puis dans le salon vert et dans l’antichambre. Je fournissais un travail minutieux et y passais de longues heures…. Le midi et le soir je mangeais avec mes collègues : Paul, le majordome, Marie et Sya, les cuisinières et bien d’autres encore. Un soir de décembre aux alentours du 25, le patron rentrait d’un dîner d’affaire. Il venait de conclure un gros contrat et la soirée avait été bien arrosée. Je nettoyais les couteaux de la ménagère lorsqu’il entra avec fracas dans la pièce. Ivre mort, il se mit à hurler tout en me frappant :
« Sale garce, tu voulais me tuer, hein ! Avec tes maudits couteaux ! Tu vas payer ! »
Il me giflait de plus en plus fort. Paul déboula dans la pièce et retint l’ivrogne.
J’étais choquée, je saignais, mon poignet était sûrement cassé.
Deux jours après l’accident j’étais renvoyée. Sur ma lettre de licenciement on pouvait lire « travail trop souvent bâclé »… A 21 ans j’étais à la rue et mendiais. J’avais entendu dire une mère à son fils :
« Tu vois Antoine, si tu ne fais rien et que tu ne travailles pas tu finiras comme elle ! »
Cassandre Duchamp (4°4).