C’est vrai. Et je ne m’y arrêtais jamais longtemps… je m’imaginais vaguement que cette importance que j’avais semblé attacher à l’idée de « beauté » avait dû me venir de maman. Qui d’autre qu’elle aurait pu me l’inculquer ? Elle avait sur moi un tel pouvoir de suggestion. Elle avait dû m’amener… sans jamais l’exiger… elle m’avait sûrement incitée, sans que je sache comment, à la trouver très belle, d’une incomparable beauté… C’est de là que cela m’était venu, ce malaise, cette gêne…
Mais à présent que de toutes mes forces je cherche, je ne parviens à entendre maman faire allusion à la « beauté » qu’à propos de ma tante : « Aniouta est une vraie beauté » ou encore lorsqu’elle disait d’une de ses amies dont tout s’est effacé, le visage et le nom, « Elle est très belle », mais toujours sur le ton d’une simple constatation. Avec indifférence. Avec un parfait détachement.
Je ne peux pas la revoir se regardant dans un miroir, se poudrant… seulement son coup d’œil rapide quand elle passait devant une glace et son geste pressé pour remettre en place une mèche échappée de son chignon, rentrer une épingle à cheveux qui dépasse.
Elle ne paraissait guère se préoccuper de son aspect… Elle était comme au dehors… Hors de tout cela.
Nathalie Sarraute, Enfance, 1983.
Justifications :
Je m'imaginais : c'est une action habituelle. On emploie donc l'imparfait de l'indicatif.
Attacher : c'est l'infinitif, puisque le verbe, même s'il est précédé par un verbe d'état, renvoie à une action qu'accomplit le sujet, et non à une action qu'il subit.
Incitée : c'est un participe passé précédé de l'auxiliaire avoir et du pronom COD m' qui renvoie à la narratrice.
Regardant : c'est la forme correcte du participe présent.
Rentrer : le verbe est à l'infinitif puisqu'il est précédé de la préposition pour.
Mais à présent que de toutes mes forces je cherche, je ne parviens à entendre maman faire allusion à la « beauté » qu’à propos de ma tante : « Aniouta est une vraie beauté » ou encore lorsqu’elle disait d’une de ses amies dont tout s’est effacé, le visage et le nom, « Elle est très belle », mais toujours sur le ton d’une simple constatation. Avec indifférence. Avec un parfait détachement.
Je ne peux pas la revoir se regardant dans un miroir, se poudrant… seulement son coup d’œil rapide quand elle passait devant une glace et son geste pressé pour remettre en place une mèche échappée de son chignon, rentrer une épingle à cheveux qui dépasse.
Elle ne paraissait guère se préoccuper de son aspect… Elle était comme au dehors… Hors de tout cela.
Nathalie Sarraute, Enfance, 1983.
Justifications :
Je m'imaginais : c'est une action habituelle. On emploie donc l'imparfait de l'indicatif.
Attacher : c'est l'infinitif, puisque le verbe, même s'il est précédé par un verbe d'état, renvoie à une action qu'accomplit le sujet, et non à une action qu'il subit.
Incitée : c'est un participe passé précédé de l'auxiliaire avoir et du pronom COD m' qui renvoie à la narratrice.
Regardant : c'est la forme correcte du participe présent.
Rentrer : le verbe est à l'infinitif puisqu'il est précédé de la préposition pour.