Quand elle découvrit la ville, c’était pour elle comme une sorte de paradis. Le soleil rayonnait sur toute la cité, il n’y avait aucun nuage à l’horizon. Les toits des maisons brillaient comme s’ils étaient neufs. Les arbres dénudés faisaient des broussailles colorées au milieu des habitations. La pleine campagne remontait d’un mouvement monotone. Les minarets scintillaient tout autour de la ville. Au centre, il y avait une grande pyramide peinte de rouge. La forêt située derrière était de couleurs automnales. Le port au bout de cette cité était très coloré et les vagues reflétaient l’éclat du soleil. Les bateaux venus de loin voguaient sur l’eau. Elle n’entendait rien, sinon une mélodie qui provenait sûrement d’une des petites ruelles. Curieuse, elle décida d’aller voir.
À l’entrée de la ville, il y avait deux grandes portes de bois, ornées de sculptures d’or. Elle marcha dans la rue principale, prenant de temps en temps une des petites ruelles. Elle remarqua que les boutiques étaient vandalisées ou grillagées de fer. Elle espérait trouver le chanteur mais il n’y avait aucun habitant ou touriste dans les rues et pourtant la mélodie continuait. Peu importait le chemin qu’elle prenait, elle retombait toujours sur la rue principale. Elle décida de marcher tout droit dans cette allée. Quand soudain, elle aperçut une foule qui applaudissait ce terrible spectacle. La belle pyramide qu’elle avait vue était en réalité une pyramide à degrés. Ce n’était pas de la peinture rouge mais du sang qui l’avait teintée. Un habitant allait bel et bien se faire couper la tête devant elle. Cette ville qu’elle voyait comme un paradis était en fait un enfer.
Justine, 2022.