PANLEM
C’était un de ces jours tant redoutés où la pluie tombait à torrent, elle dégoulinait des toits noirâtres pour terminer son chemin sur les vieux pavés de Panlem. Le vent soufflait très fort, formant de petites tornades qui emportaient toutes les petites saletés de la ville. La mer agitée déferlait sur le quai de pierre et les algues vertes y restaient collées.
Je me rendis dans l’immense église située à cinq cent mètre de chez moi, où les vitraux étaient magnifiquement dessinés et la musique douce jouée par le grand orgue portait mes tristes pensées.
L’énorme cloche sonna dix-neuf fois :cela faisait deux heures que j’étais là. Je sortis prendre l’air car les larmes me montaient au visage. J’ouvris mon parapluie noir et je continuai la route. Les rues étaient désertes; seuls les corbeaux m’y accompagnaient. Je passai devant la mairie aux murs d’anciennes briques, les trois vieux drapeaux de France s’envolaient sous le vent et la porte claquait à cause des courants d’air. Tout près de là, il y avait un immeuble défraîchi qui servait d‘abri aux chats de gouttières. Je passai devant le cimetière datant de 1920, il avait vécu des inondations, des tempêtes et d’autres choses encore. Il était proche de la forêt domaniale de Panlem. Je grimpai la montagne couverte d’arbres automnaux. En arrivant là haut, je voyais la ville entière et tous ses recoins, le ciel et la mer ne faisaient qu’un. Je m’assis sur un banc car j’étais frigorifié et là je m’assoupis.
Loïse.