J'emménageai dans ma nouvelle maison. C'était une petite bâtisse sans étages en brique rouge. Elle était plutôt en bon état, mais ce qui m'avais séduite dans cette masure c'était sa pièce à vivre : Elle était lumineuse mais tout de même chaleureuse. Dans un de ses murs était ancré une belle cheminée en pierre taillée qui fournissait à la pièce une température agréable tout au long de l'année.
J'entrai dans mon nouveau chez-moi, et rangeai mes affaires dans ma chambre quand j'y remarquai une porte. Je ne l'avais jamais vue, je n'avais pas dû faire attention ou...Non ! Je n'avais pas dû faire attention c'est tout !
Je continuai mon rangement avec précaution quand en allant me coucher je revis cette porte. À quoi conduisait-elle ? Une nouvelle chambre, ou peut-être un mur ! Ce qui expliquerait que l'agent immobilier ne m'en ai pas parlé ! Mais je me couchai tout de même dans mon lit sans l'ouvrir et je passai une nuit épouvantable.
J'avais l'habitude des cauchemars, depuis mon enfance, mes nuits en étaient souvent peuplées, mais ceux-là étaient...Terribles. Des monstres étranges me torturaient, me dévoraient sans avoir pitié de mes cris de douleur et de peur mélangés.
Je me réveillai exténuée par mes terreurs nocturnes mais j'accordai un coup d'œil instinctif à la porte, car c'était en ouvrant cette dernière dans mes songes que toutes les bêtes étaient arrivées. J'étais trop épuisée pour penser à autre chose que de boire du café mais quand je partis au travail je réfléchis à cette porte toute la journée : que renfermait-elle ? Je décidai donc de rompre ce mystère en ouvrant la porte à mon retour.
Je rentrai chez moi et courus jusqu'à la mystérieuse porte en refoulant toutes mes appréhensions.
Je poussai la poignée et, à ma grande surprise la porte ouvrait sur une simple pièce blanche, avec pour seule décoration un tableau représentant un paysage fleuri et verdoyant se situant dans un parc.
Mais...Mais ! Il n'y avait rien ! Alors Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi mon mal-être continuait-il, pourquoi ne disparaissait-il pas ? Et, en proie à ces questions sans solutions, j'observais attentivement la peinture afin de trouver peut-être une réponse à mes interrogations.
Que... Quel était ce sentiment ? Une brûlure me tenaillait la poitrine, comme si une empreinte de flammes se marquait en moi. La douleur était insupportable.
La pièce si pure jusqu'alors devint malsaine.
Je sortis, prise soudainement de nausées. Mais alors que je pensais subir une souffrance pire encore, une fois sorti de la pièce, ma douleur s'apaisa, jusqu'à disparaître complètement. Je ne dormis pas de la nuit. Comment chercher le sommeil avec ce tableau étrange à proximité ? Comment le vouloir avec ces cauchemars insupportables ?
La nuit passée, je partis chez une de mes amies, Julie, afin de me changer les idées. Je me détendis grâce à sa présence bienveillante et je ne pus résister à l'envie de l'inviter afin de lui montrer la pièce.
Je tournai dans ma rue quand je vis une fumée épaisse s'élever de ma maison.
Je courus avec anxiété jusqu'à elle mais c'était trop tard. Ma maison était en proie à des flammes ardentes. Mon amie appela les pompiers mais je savais au fond de moi que c'était trop tard. Des larmes roulèrent sur mes joues. Seulement, elles n'étaient pas adressées à ma maisonnette mais au tableau. Une terrible déchirure me parcourut comme si j'avais perdu une partie de moi, une partie de mon âme.
Plusieurs années passèrent mais ma blessure ne cicatrisa jamais complètement. Tous les jours je repensais à mon tableau, Il me hantait, de jour comme de nuit. J'aurais tant voulu le revoir !
Et une journée, Julie m'invita chez elle.
Et je le revis.
Mon tableau ! Son paysage couvert de fleurs et ses oiseaux chantant !
Mais ma joie soudaine fut vite remplacée par du scepticisme puis de la rage. Pourquoi était-il là ? Elle me l'avait volé ! Julie me regarda étrangement, avec une interrogation dans ses yeux.
Mais cela n'avait plus d'importance pour moi, c'était juste une voleuse ! NON ! Il fallait que je calme ma colère ! Quelque chose s'emparait de moi !
Non, c'est une juste une sale voleuse ! hurlaient mes pensées.
Mais que m'arrivait-il ? Une rage m'emprisonnai. Enroulait ses tentacules sombres autour de mon âme. Je luttais avec acharnement, mais je compris que c'était en vain quand je vis mon amie interloquée et que la seule chose à laquelle je pensais était des insultes et des reproches. Et c'est non sans désespoir que je combattis les ténèbres de mon cœur lorsque mon regard se posa sur un couteau posé sur une table de la cuisine et que je sentis, tandis que je perdais la bataille, que mes lèvres esquissaient un sourire satisfait.
Audrey (4°1)