C’était un soir où la fatigue me prit tôt. J’allai donc coucher ma fille Carrie et faire de même. Mais quand le sommeil m’emporta, je fus immédiatement plongée dans une atmosphère pesante.
Imaginez, une rue de Paris, sombre, où il n’y a personne même pas un chat. Cette rue a pour seule lumière de vieux lampadaires à huile presque éteints. En remontant cette rue vous entendez le brouhaha d’un marché et là, vous arrivez sur la place de la défense, remplie d’une foule plus silencieuse qu’un cimetière. Cet attroupement muet marche au pas, le regard vide, semblant fixer quelque chose que lui seul peut voir. Alors là, l’angoisse que vous aviez en montant la rue se transforme en panique…
Vous cherchez désespérément un regard qu’une flamme allume mais tout autour de vous ne se trouve que cette foule errante, à l’aspect de zombies et ce gris, ce gris oppressant du ciel qui vous donne l’impression que les murs se referment sur vous…
C’est ce qui s’était passé. J’avais conscience de dormir pourtant je ne pouvais me réveiller. Après maints regards dans cette foule effrayante, je croise le doux visage de ma fille me souriant. Ma peur se décupla au moment où je compris que Carrie n’avait rien à faire ici… Mais elle se mit à courir, se fondant au milieu de ces morts-vivants. Oubliant cette atmosphère lugubre mais non pas ma peur, je me mis à lui courir après, tentant désespérément de la rattraper…mais…mais…disparue! Elle avait disparu!!
Je m’arrêtai enfin de courir et m’aperçus que la défense avait laissé place à une rue sans issue au bout de laquelle trônait un miroir. Je m’avançai pour vois de plus près mais…mon reflet…et Carrie! Ce n’était pas possible! Mon image était couverte de sang! Celui de…celui de Carrie qui était étendue là, juste devant moi dans le miroir!
Je me réveillai à cet instant essayant de fuir cette terreur. J’allai dans la chambre de ma fille mais la réalité fut plus effrayante encore que dans mon cauchemar!! Carrie était vraiment morte… allongée sur son lit gisant dans son sang.
Une vision d’horreur me vint alors…ma…ma…NON! Je rêve encore!! Ma chemise de nuit et mes mains étaient maculées de sang…
Jeanne Deschamps (4°4)