C’était un jour d’hiver. La neige tombait à gros flocons. Un homme qui paraissait sombre et mélancolique, marchait seul dans une rue où il se sentait constamment épié pour rentrer chez lui. Il parcourait des kilomètres chaque soir, tête baissée et pensif. Mais à quoi pouvait-il bien penser ? En vérité il faisait très bien semblant du contraire, de peur que les caméras, des hommes, ne l’observent et arrivent à déchiffrer ses pensées. Après avoir progressé dans la rue, un robot, mi humain mi machine traversa, lui aussi tête baissée et faisant semblant de ne penser à rien. L’homme leva la tête et croisa le regard du cyborg et à ce moment, instinctivement, des tonnes de pensées, d’opinions, de questions se bousculèrent dans sa tête . Mais il avait une restriction. Personne n’avait le droit de penser, de rêver ou même d’imaginer… C’était totalement interdit par le gouvernement alors il baissa la tête aussitôt et se remit à marcher et à noyer ses pensées et ses idées dans un trou noir dans le coin de son esprit. Au bout d’un long moment de marche, un oiseau splendide, majestueux survola la rue où il se trouvait . L’homme leva les yeux et chercha du regard l’oiseau qui s’était posé sur le toit d’un bâtiment sombre. Sur cette architecture, on pouvait voir de grandes fissures qui longeaient le mur, et de grandes chaines rouillées, qui pendaient aux barreaux des fenêtres. Cet immeuble lugubre et ténébreux était un lieu de travail. Il remarqua de loin par des trous dans le mur qui formaient des petites ouvertures que ceux qui y travaillaient ne parlaient pas et qu'ils n’avaient aucune sorte d’expression sur le visage. Il tourna alors les yeux et avança jusqu'à la prochaine rue. Il entendit alors des murmures troubles, cela l’attira. Les voix qui s’échappaient de la petite ruelle semblaient de plus en plus nombreuses et claires. L’homme préféra ne pas s’y aventurer mais il ne put s’empêcher de penser à ces voix qu’il entendait car la politique du gouvernement avait formellement interdit toutes sortes de paroles, de moyens de communication et de pensées. Il traversa alors rapidement, tête baissée comme à son habitude. Il arriva enfin au seuil de son appartement, et il ne pût s’empêcher de dire à haute voix : « Demain, cette journée recommence… »
Stéphanie L., 3°6 (2016).