J’avais tout perdu ! Elle n’était plus là. Sans elle rien n’était pareil. La joie qui remplissait autrefois mon cœur s’était envolée. Elle l’avait emmenée avec elle. Son départ avait creusé un énorme vide en moi. Et rien ne pouvait le combler. J’avais besoin de sortir, de respirer l’air pur et frais des montagnes. J’enfilai mes bottes, je pris mon sac et je me mis en route.
Après environ trois heures de montée ardue, d’après la position de soleil, j’étais arrivé au sommet. C’était magnifique ! Je vis une plaine verdoyante entourée d’une forêt sublime. Les pins verts émeraude donnaient l’impression de s’étirer pour aller le plus haut possible. A l’horizon, le soleil couchant teintait ce tableau d’un rouge brûlant. Je fus accaparé encore quelques instants par ce spectacle splendide. La nuit était tombée quand je me mis en marche.
Il faisait de nouveau jour lorsque j’atteignis l’autre côté du pic. Et là, je la vis ! Une montagne tellement belle que j’eus l’impression d’être dans un rêve. La brume en contrebas faisait penser que la montagne flottait. Un peu plus haut, le brouillard s’estompait, ce qui me permettait d’apercevoir le flanc du mont. Et tout en haut, le paradis terrestre ! Le soleil éclatant se reflétait sur les rochers en leurs donnant un éclat magique. Les sapins majestueux se dressaient toujours plus haut. Un rocher solitaire se tenait au point le plus élevé du mont. Et là, comme une reine sur son trône, Augustine ! Ses cheveux d’or flottaient derrière elle. Elle était vêtue pour seul habit d’une fine robe blanche. Ses yeux d’un bleu profond contrastaient avec sa peau pâle. Je devais la rejoindre ! Je me mis en marche avec une seule idée en tête, retrouver mon amour perdue.
Le vent me fouettait le visage. La pluie commençait à tomber et rendait le sol glissant. Les oiseaux fuyaient sur mon passage, les lapins se cachaient dans leurs terriers. Tout s’animait autour de moi. Je manquais plusieurs fois de trébucher, mais rien ne pouvait m’arrêter. Je me rappelais sans cesse son visage, il me réveillait, me disait de ne pas flancher, que j’y étais presque et qu’une fois arrivé, plus rien ne nous séparerait. Les arbres se firent de plus en plus rares ou alors, la brume les cachait. Ma vue était brouillée.
La pente se fit de moins en moins raide. La lueur de crépuscule au loin transperçait le brouillard en me rendant peu à peu la vision de mon environnement. Seulement quelques mètres me séparaient de la plaine. J’accélérai.
J’étais en bas ! Je me mis à la recherche de cette montagne, ce paradis où m’attendait mon Augustine. Il n’y avait plus rien.
La montagne avait disparu…
Alicia Breitel (4°1)