Ce soir-là je venais de terminer mon rapport. Il était très tard. J'avais presque trouvé tout ce qui me manquait pour conclure cette affaire sur d'étranges disparitions. Il n’y avait plus personne dans l’immeuble. La salle était déserte, seule ma lampe brillait dans la pièce. Je m’aventurais dans le couloir pour aller à l’ascenseur. Le détecteur de mouvement alluma la lumière. Le couloir blanc me faisait ressentir une légère inquiétude. En avançant je crus voir une ombre derrière moi. Je commençais à accélérer le pas. Je ne voulais pas rester trop longtemps. Les bureaux vides m'angoissaient toujours un peu.
Au fur et à mesure que j’avançais, la sensation affreuse d’être suivie m'envahissait. J’entendis derrière moi une légère respiration et le frottement du tissu quand on marche. Je commençais à respirer de plus en plus fort. J’avais du mal à avaler ma salive. J’étais sûre d’être la toute dernière personne de l’immeuble. Je voulais me retourner mais j’avais trop peur pour le faire.
Enfin… J’étais arrivée devant l’ascenseur. Paniquée, j’appuyai précipitamment sur le bouton. La porte s’ouvrit tout de suite. Je montai rapidement et en me retournant je retins ma respiration. Un homme se tenait à quelques mètres de moi. Il marchait lentement mais à grands pas. Élancé et mince, il portait un pantalon noir et un pull gris. Ses cheveux noirs, raides, étaient plaqués en arrière. Sa peau pâle et lisse le rendait fantomatique. Et ses yeux étaient comme deux billes noires qui vous transperçaient de terreur. Il me fixait avec un grand regard vide. Je ressentis un frisson dans tout mon corps. J’appuyai sur le bouton mais c’était trop tard. Je me trouvais à présent dans l’ascenseur avec cet homme. Les portes se refermèrent. La machine se mit en marche dans un craquement sourd. Je voulais m’éloigner le plus possible de cette personne mais la peur m’empêchait de bouger. Je n’osais même plus respirer. Il observait les portes, parfaitement immobile. C’était à vous glacer le sang.
Soudain l’ascenseur s’arrêta entre deux étages. Je crus que j’allais m’évanouir. Comment accéder au bouton de secours ? L’homme m’en empêchait, il était placé juste devant le panneau et continuait à regarder droit devant lui. J’étais terrifiée. Je voulu sortir mon téléphone mais mes mains tremblaient trop. Puis, je vis sur le visage de l’homme un sourire qui se dessinait doucement.
-Tu ne sortiras jamais de cet endroit ! dit-il, d'une voix grave et menaçante.
Vincente, 2019.