Si l’on jette un coup d’œil distrait à cet objet, on le présume fait d’os ou d’ivoire. On peut éventuellement être admiratif devant la finesse des détails, la netteté des pétales et songer à la patience qu’il a fallu pour venir à bout de cette corbeille de fleurs foisonnantes. On peut aussi ressentit un léger écœurement devant cette profusion monochrome.
Ceci n’est pas une peinture à l’huile, ni une sculpture de marbre, encore moins un objet sauvé on ne sait comment pendant des millénaires de la destruction. Enfin, la conservation de cet objet est tout de même une gageure, puisqu’il est fait de papier.
C’est ni plus ni moins qu’un ouvrage de dame, d’une dame nommée Myra Bates, qui maîtrisait à la perfection l’art du quilling (paperolle en français, avec 2 L ou 1). De quoi s’agit-il ?
La technique consiste à enrouler de minces bandelettes de papier autour d’une plume d’oie ( d’où le nom anglais) puis d’assembler ces papiers façonnés afin d’en faire un décor. C’est parfois amusant, souvent fastidieux, cela nécessite du matériel varié, beaucoup de patience et de précision.
Toutefois, à ma connaissance, seule Myra Bates est parvenue à une telle sublimation de cette technique.
Imaginez, voici 200 ans, cet objet trôner dans le salon de Myra Bates. Elle aurait été bien étonnée d’apprendre qu’il finirait dans un musée aussi prestigieux que le Metropolitan Museum de New York.